genres, Classique
Re-recording Bach
Mittwoch, 13.11.2024 / 19:00 h / Haute école de musique de Fribourg, salle Wolfgang Hoffmann
Jean-Guihen Queyras et sa classe de violoncelle
Participants
Jean-Guihen Queyras → violoncelle et présentation
Étudiants de la "Hochschule für Musik" de Fribourg : Matthias Bär, Jia-Hua Chu, Charlotte Desch, Yuna Dierstein, Szymon Strusinski, Brendan Aleksander Tarm, Joscha Wagner, Till Schuler.
Programme
Jean-Sébastien Bach → Suite n° 1 en sol majeur BWV 1007
Atelier : L'acteur principal absent ; quel est le rôle de la voix de basse dans une suite "senza basso" ?
Jean-Sébastien Bach → Suite n° 2 en ré mineur BWV 1008
Atelier : Bach-Boulez, la fascination de l'abstraction
Pierre Boulez → Messagesquisse pour 7 violoncelles
Jean-Sébastien Bach → Suite n° 5 en do mineur BWV 1011
Un concert-atelier avec les suites pour violoncelle de Bach
Jean-Guihen Queyras présente sa réinterprétation des célèbres œuvres pour violoncelle seul.
En 2017, la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker a développé avec Jean-Guihen Queyras et sa compagnie "Rosas" la pièce "Mitten wir im Leben sind/Bach6Cellosuiten". Jean-Guihen Queyras, professeur de violoncelle à la "Hochschule für Musik" de Fribourg, a joué sur scène les six suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach, et cinq danseurs ont dansé sur son interprétation. Après sa création à la Ruhrtriennale 2017, la pièce de danse a été jouée plus de 100 fois.
Les Suites pour violoncelle faisaient déjà partie intégrante du répertoire de Queyras, puisqu'il les avait publiées sur CD en 2007. L'expérience de jouer en direct pour des danseurs était toutefois très différente. Les suites sont devenues de la musique de chambre, il a donné des impulsions aux danseurs et a reçu des impulsions de leur part, il y avait une énergie physique sur scène qu'il devait gérer au violoncelle.
La chorégraphie travaille fortement et physiquement avec la gravité. Un danseur met tout son poids dans un pas, donne une impulsion puissante avec son pied, s'envole et flotte. En interaction avec ce travail, le jeu de Jean-Guihen Queyras est devenu différent : la ligne de basse est la gravité sur laquelle s'appuie la musique, entre les notes de basse, elle peut flotter librement et légèrement. Il en résulte une liberté d'interprétation qui correspond pleinement à la musique de Bach.
Au cours du semestre d'hiver 2023/2024, Jean-Guihen Queyras a pris le temps d'intégrer ces expériences dans un nouvel enregistrement des Suites pour violoncelle, paru sous le titre "Complete Cello Suites - the 2023 Sessions".
Il présente maintenant sa réinterprétation musicalement et théoriquement à la Hochschule für Musik Freiburg dans le cadre d'un atelier-concert intitulé "Re-recording Bach".
Les suites de Bach sont parues sous le titre "6 Suites a Violoncello Solo senza Basso". Certes, toute la musique est basée sur les principes de la basse continue, mais le titre, avec l'ajout "senza Basso", indique déjà que les notes de basse ne sont pas toujours incluses dans le tissu musical des suites. Dans la sarabande de la cinquième suite notamment, il revient à de nombreux endroits à l'imagination musicale de l'auditeur de compléter la partie de basse. Queyras montre comment, malgré l'absence de notes de basse, il a construit son interprétation fondée sur ces notes, en jouant une version de la deuxième suite pour deux violoncelles : Un violoncelle joue l'original, le deuxième violoncelle complète la partie de basse.
Un deuxième ajout au programme est la "Messagesquisse pour violoncelle principal et 6 violoncelles" de Pierre Boulez, que Jean-Guihen Queyras interprète avec des étudiants de sa classe sous la direction de Jacob Gröper. Dans cette pièce, Queyras montre un autre aspect des Suites pour violoncelle : Le travail de Bach sur l'abstraction. Car même si les pièces nous apparaissent aujourd'hui comme des miniatures musicales richement illustrées sur le plan émotionnel, de nombreuses pièces sont conçues de manière très formaliste et sont l'œuvre d'un esprit théoricien. Tout comme Pierre Boulez a pu créer une pièce sérielle en tant qu'œuvre d'art, qui développe une qualité émotionnelle à partir d'une idée théorique.